Serge Halimi à Bruxelles
jeudi 5 février 2009 , par Paysage Audiovisuel Alternatif d’Occitanie et d’Ailleurs
dansLes analyses que formulait Serge Halimi en marge de son livre Le Grand bond en arrière le 23 novembre 2005 à Bruxelles, lors d’une conférence du Festival des Libertés, n’ont que plus d’illustrations aujourd’hui. Preuve que la "logique du corridor" -dont il était question ici- n’est bien qu’un effet d’intimidation, nous assistons à un nouveau tour de passe-passe : l’intervention de l’Etat dans l’économie que l’on avait définitivement décrétée ringarde, inopérante, abjecte nous est passée sous le nez le temps d’un sauvetage bancaire. Pour les désastres sociaux qu’engendre la banqueroute, par contre, pas de sauvetage prévu et il va falloir un sacré pouvoir de diversion pour nous faire croire cette fois-ci que l’on se trouve impuissant face à la tempête. La fable du pauvre Etat ruiné contre le méchant marché mondialisé ne tient plus. Il y a mal donne. Dans le corridor pourtant, on vient de reprendre le refrain des reformes nécessaires sur un ton qui se veut rassurant. Jusqu’à ce que la misère ne devienne la meilleure des polices, il est donc clair qu’un tel monde ne tient que par la faiblesse du mouvement social.
Aujourd’hui j’aurai tendance à penser que cette faiblesse doit beaucoup à un certain goût pour les traités métaphysiques et les poses romantiques qui fabriquent gourous, martyrs et déconnectent une bonne partie des énergies de la réalité des luttes. Mais à l’époque, j’étais à peine sur le point de troquer mon Bergson contre un Hayek sur le rayon passage du temps. Les images passent, les idées restent.
Patrick
Voir la vidéo, durée : 9’09’’ :
La quasi entièreté de cette conférence retransmise par Radio Panik, à écouter en ligne sur
http://www.radiopanik.org/spip/spip.php?rubrique159
A propos du livre Le Grand bond en arrière :