PROJECTION "TOULOUSE CHAUFFE"

samedi 10 décembre 2022 , par mathieu dans Projections Publiques


PROJECTION RENCONTRE
UTOPIA BORDEROUGE JEUDI 15 DECEMBRE 20H


"TOULOUSE CHAUFFE" reportage

dans le cadre de la soirée Touchez pas à notre forêt !
Projection de notre reportage en 1ere partie suivie du documentaire " Le Temps des forêts"

Proposée par le Comité de Quartier Borderouge / Izards-Trois Cocus dans le cadre des réflexions autour de la lutte contre la chaufferie biomasse. Avec le Collectif Touche pas à ma forêt-Pyrénées qui s’est opposé victorieusement au projet de méga-scierie industrielle à Lannemezan, les groupes locaux de Greenpeace, Alternatiba, du Groupe National de Surveillance des Arbres, le Comité Agir pour Croix-Daurade et le collectif Toulouse Chauffe.
Projection du documentaire "Le temps des forets" qui présente comment, derrière le discours trompeur de l’énergie verte et des vertus de la biomasse, la gestion des forêts devient une industrie. En première partie sera projeté Toulouse Chauffe ! de TV Bruits, réalisé par Gwarr, à propos de la manifestation du 24 septembre 2022 contre l’implantation d’une chaufferie biomasse à Borderouge. Devant la mobilisation, Toulouse Métropole a reculé. Le projet est écarté… pour atterrir sur le quartier d’Atlanta où les riverains en colère disent à leur tour NON au futur incinérateur.


COMMUNIQUÉ DE PRESSE :

par Toulouse Chauffe :

Rassemblement contre le projet de chaufferie biomasse de la ZAC Matabiau
Samedi 10 décembre 2022
à partir de 10h
Place de la Roseraie
Toulouse ou la passion des déchets et du déni démocratique

À l’heure où se termine un semblant de consultation décevante à propos de l’incinérateur de déchets du Mirail, Toulouse Métropole entend passer en force sur un nouveau projet à peu près similaire qui engagera la ville dans une nouvelle forme de dépendance à la combustion de déchets pour les 30 prochaines années.
Un projet bâclé La chaufferie biomasse au départ présentée comme la chaufferie de la ZAC Matabiau est en train de déraper, faute d’avoir été prévue à l’intérieur de la ZAC, vers un projet de réseau de chaleur monumental pour le nord de Toulouse : projet mené dans l’urgence et la précipitation pour tenir les délais imposés par le calendrier de livraison des premiers bâtiments de la ZAC Matabiau prévue pour janvier 2024....
Une fausse concertation
La mairie de Toulouse prévoit d’informer les habitants quand la délégation de service aura été signée, c’est à dire au moment où tout aura été décidé et où il n’y aura plus rien à négocier : ni lechoix de la technologie, ni le mode de gestion de l’installation qui pourrait très bien (ou mieux) se faire dans le cadre d’une régie publique !
Une solution au rabais
De toutes les solutions possibles, le choix de la combustion de biomasse est le pire :
- une solution polluante en pleine ZFE (zone à faible émission) : les NOx (oxydes d’azote) ne sont qu’une partie du problème au milieu d’autres polluants dont les particules fines, ultrafines et HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques), etc.
- une solution dépendante des énergies fossiles à toutes les étapes : exploitation, acheminement et combustion.
- une limitation des émissions de GES uniquement sur le papier : la soi-disant neutralité carbone du bois se base sur le présupposé selon lequel pendant qu’on brûle des arbres, d’autres captent du CO2 en poussant...
- une ressource pas si renouvelable que ça. Si le bois-énergie est encore considéré comme une énergie renouvelable à l’échelle d’une vie humaine, il y a de nombreuses raisons de penser que cela ne saurait durer. En cause, les effets du réchauffement climatique (canicules et stress hydrique) mais aussi une mauvaise exploitation de la ressource (dévastation des sols, plantations mono-espèces plus exposées aux ravageurs, maladies et incendies, etc.). De nombreux scientifiques et associations alertent à ce sujet et travaillent à faire en sorte que le bois ne soit plus reconnu comme une énergie renouvelable.
- une promesse d’économie sur le long terme bien audacieuse. On observe déjà une forte tendance à la hausse du prix du bois. Or les incitations massives des pouvoirs publics pour l’installation de chauffage au bois sans préoccupation pour la disponibilité de la ressource se traduisent aujourd’hui par la mise en place par les mêmes pouvoirs publics d’une aide financière pour faire face à l’augmentation du prix du bois...
Des alternatives existent :
- la géothermie : dans les documents de l’appel d’offre pour la chaufferie biomasse de la ZAC Matabiau apparait une note de cadrage à propos de la géothermie qui conclut que le terrain est favorable et que le seul obstacle est financier.
- les sources de chaleur fatale : la métropole, contrairement aux territoires environnants qu’elle entend exploiter pour satisfaire ses besoins en chauffage, dispose de ses propres ressources.
L’exploitation de la chaleur « fatale » du super calculateur Clément Ader en est un très bel exemple, preuve que Toulouse peut faire des choses intelligentes quand elle prend le temps.
- et le reste : le solaire thermique, le traitement des eaux usées, les solutions de stockage etc.
Plus compliquées à mettre en place et souvent plus chères, ces solutions ont l’énorme avantage d’offrir des bénéfices environnementaux immédiats et un amortissement sans surprise qui ne dépend que de l’investissement de départ.
À l’inverse, les bénéfices environnementaux de la biomasse sont aussi incertains que les variations du prix du bois et la disponibilité de la ressource, sans compter l’impact sanitaire due à l’émission de particules fines. Le choix de la chaufferie biomasse n’est ni un choix ambitieux, ni une solution d’avenir, c’est un choix par défaut. Il aura un impact considérable :
- dans un rayon de 100km sur l’exploitation de la ressource en bois,
- à l’échelle de la ville sur la qualité de l’air,
- dans un rayon de 1km autour de l’installation, sur la santé des habitants à cause de taux de concentrations inquiétants de particules fines...

Au vu de tous ces éléments, nous demandons à la mairie de Toulouse :

• de suspendre la procédure en cours et de redéfinir la nature du projet. Le projet de
chaufferie pour la ZAC Matabiau ayant évolué vers un projet beaucoup plus ambitieux de création d’un réseau de chaleur pour le Nord de Toulouse, le projet doit être repris tant du point de vue du montage technique que de la consultation des habitants.
• de faire appel au CEREMA pour redéfinir le projet et/ou en valider les performances
environnementales.
• de réfléchir à l’échelle du territoire et d’assortir son appétit pour la biomasse qui est le déchet de la filière bois, d’un appétit en proportion pour le produit premier que devrait être le bois d’oeuvre par le biais de commandes publiques et ou de règles contraignantes pour le secteur du BTP
Il n’est pas acceptable que la mairie de Toulouse attende d’être engagée par un contrat pour ouvrir la discussion aux habitants dans une parodie de consultation !!
Il n’est pas acceptable que la mise en place d’un réseau de chaleur pour le nord de Toulouse soit soumise au calendrier de la ZAC MAtabiau.
Il n’est pas acceptable que Toulouse fasse le choix de reproduire au nord un problème qu’elle rencontre déjà au sud avec l’incinérateur du Mirail.
Il n’est pas acceptable que Toulouse encourage l’exploitation des resssources du territoire proche (rayon de 100km) en ne les considérant que comme des déchets à brûler.

Quelques ressources en ligne :
• Pollution de l’air :
- Trois questions à “Strasbourg respire” pour l’arrêt des centrales biomasses. Témoignage du
Docteur Thomas Bourdrel, du collectif Strasbourg Respire qui demande l’arrêt des centrales
biomasse :
Vidéo - Youtube / BFM Alsace
- Strasbourg : La combustion du bois des centrales biomasse polluerait plus que le diesel,
dénonce un collectif
Article - 20 minutes
• Pertinence écologique :
- Plan climatique européen : des chercheurs avertissent du risque de « sacrifier » des terres au profit de la bioénergie - Des chercheurs américains et européens demandent à la Commission de mieux tenir compte du risque de déforestation indirecte induit par ses mesures encourageant la combustion de biomasse.
Publié le 01 décembre 2022 - Le Monde

- La neutralité carbone du bois énergie : un concept trompeur ? Philippe Leturcq
Article paru dans la revue forestière française, 2011

• Industrialisation des forêts :
- Rapport de l’association Canopée Forêts Vivantes :
Le bilan caché du plan de relance forestier Mars 2022
- Reportage vidéo Partagez c’est sympa - Vincent Verzat
ENQUÊTE : La Forêt Française en DANGER | EP 1

• Les préconisations du CEREMA pour la mobilisation de la biomasse dans la mise en place de réseaux de chaleurs Centre d’Études et Expérience en Risques, Environnement, Mobilité et Urbanisme, le CEREMA est un expert technique et scientifique. Etablissement public sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, il accompagne l’État et les
collectivités territoriales pour l’élaboration, le déploiement et l’évaluation de politiques publiques d’aménagement et de transport.
https://reseaux-chaleur.cerema.fr/espace-documentaire/reseaux-chaleur-biomasse

• À propos du débat sur l’avenir de l’incinérateur de Toulouse Le Mirail
Communiqué de presse de l’association Les Amis de la Terre

Rapport de l’association Zero Waste

• Toutes les infos sur la mobilisation des habitants contre le projet de chaufferie biomasse de la ZAC Matabiau
https://toulouse-chauffe.fr/
contact (at) toulouse-chauffe.fr

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