"Le mouvement social s’essouffle, c’est la preuve que les Français ont compris que la réforme est bonne."
C’est une phrase que j’ai récemment entendue à la radio, prononcée gravement par je ne sais plus quel héraut du gouvernement.
Nous sommes des c.ons, c’est officiel.
Je trouve une vertu à ce mépris violent témoigné par le gouvernement à l’endroit des Français : chaque fois que j’entends une phrase pareille, ça me fou.t en rogne, et ça ravive mon envie d’aller manifester. Une piqûre de rappel. Car j’en ai bien besoin.
Je confesse une lassitude. Je vais marcher à des manifestations le samedi (pas à toutes ; les gens qui font des rondes se relaient, aussi !), mais plus parce que je crois que cela va changer quelque chose. Je marche seulement parce que je sais que je peux me tromper. Parce qu’on nous dit que le mouvement social s’essouffle et qu’il ne faut pas que le mensonge des menteurs ressemble à la vérité. Parce que je préfère joindre ma colère à celle des autres que de la rentrer.
Engoncé dans son autisme, le gouvernement (et Sarkozy, puisqu’apparemment il y a une personne qui décide tout !) semble déterminé à nous appauvrir. Il rêve d’un désert ultralibéral, où nous serions tous les kapos les uns des autres, un France Telecom à l’échelle du pays, qu’il administrerait sagement pour quelques riches. Pendant que nous défilons dans la rue, il surveille l’état des marchés. Les médias responsables taisent nos revendications pour ne pas inquiéter les investisseurs étrangers. La Chine n’est plus une dictature, elle est notre avenir radieux.
Tout ça est su. Mais des manifs suffiront-elles à inverser la vapeur ? Tant de choses ont déjà été cassées.
C’est en tout cas un petit film pêchu, qui ravigore mon envie d’aller manifester !
Sarko-ta-réforme-si tu savais-si tu savais-où on s’la met !
L’image finale interpelle. T’imagines, un cortège hérissé de fourches, de piques, de pertuisanes, de hallebardes...en carton ? ça jetterait un froid quand-même..comme une menace qui place. Dira-t-on à la télé que de dangereux extrémistes ont infiltré le mouvement ?