Les phytosanitaires, pas plus que nécessaire

mardi 3 mars 2009 dans Paysage Audiovisuel Alternatif d’Occitanie et d’Ailleurs


Dans le cadre de leur Master de Gestion de la biodiversité à l’Université Paul Sabatier, des étudiantes ont réalisés un petit reportage visant à sensibiliser sur l’utilisation des pesticides par les jardiniers particuliers.

Ont réalisés ce reportage :
Dagmara DEREN, Roxane DRUESNE, Charlène FAUTOUS, Audrey FUMOUX, Mélanie OLIVERA et Jade SOULE avec l’aide technique de Ugo ZANUTTO de l’ESAV.

durée 6min40

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La démarche de ce film est intéressante. Pour sensibiliser à quelque chose : utiliser la caméra pour diffuser l’information. C’est à la portée de tous et ce film le montre, avec une aide technique facilement trouvable (ici un étudiant de l’ESAV).

Le message en soit est relativement "doux". Utiliser le terme phytosanitaire est assez trompeur même s’il est le terme exact. Dans PHYTOSANITAIRE il y a SANITAIRE qui renvoie à soin, soigner donc quelquechose de plutôt positif, l’autre terme est PESTICIDE qui renvoie aux herbicides, fongicides et insecticides, la racine renvoie à la mort (suicide, homicide) donc quelquechose de négatif.
Bref moi j’aurais plus simplement dit "Les pesticides non merci".

La conférence de Denis Kastler (délégué général du réseau "Semences Paysannes") apporte des éclairages sur cette nécessité de biodiversité, elle sera prochainement sur TvBruits.

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1 commentaire

  • Les phytosanitaires, pas plus que nécessaire

    par Kokopelli 9 août 2009 21:33

    Tlse 9/8/09
    Je découvre votre site qui m’intéresse.
    Comme ce sujet m’a occupé, je vous adresse en toute bienveillance quelques commentaires. En effet, souvent, les bons sentiments ne vont pas bien avec la rigueur scientifique : j’ai noté des erreurs qui auraient été évitées si le travail des étudiants avait été relu par un spécialiste ; c’est classique et gênant surtout si ces informations sont diffusées par des médias visuels (TV) ou militants. Je propose donc ce mini arrêt sur image.

    - les mots (voir à 1’ 03) : soyons clairs : le mot correct, bien qu’anglosaxon, est pesticide car ces substances chimiques inventées ou naturelles ou copiées de la nature (sans le N majuscule !) servent à tuer plantes, champignons, insectes, bactéries, ... C’est ainsi, il y a des armes pour concurrencer, pour freiner, pour tuer. Le mot phytosanitaire ne représente que la composante utilisée sur les végétaux (Wikipédia s’y trompe aussi) ; reste les produits vétérinaires utilisés sur les animaux, soit pour éviter (vaccins, ...), soit pour tuer (bactéries, parasites animaux, ...), soit pour bricoler la croissance, la lactation, etc.
    - tous (je dis bien TOUS) les pesticides phytosanitaires utilisés (environ 600 "substances actives" SA formulées avec des additifs divers souvent beaucoup plus dangereux que les SA, pour constituer les produits vendus dits "spécialités commerciales" SC) doivent avoir obtenu une AMM (autorisation de mise en marché) ; donc sans commune mesure avec les 100.000 molécules chimiques utilisées dans tous les produits manufacturés sans aucune AMM (des élus français découvrent le bisphénol des biberons, la presse les antimoustiques à base de DEET, etc) et dont certaines sont dangereuses alors qu’elles ne sont pas faites pour tuer (biocide) : voyez côté colles urée-formol, phtalates partout, …(les listes existent). Alors, Dr et Prf, d’où vient l’explosion des cancers : de l’agriculture ou de l’industrie (combien de molécules trouvées dans le sang d’un enfant de logement modeste parisien et d’où venaient-elles ?) ;
    - il est interdit d’utiliser en Fr des pesticides n’ayant pas obtenu l’AMM en France (il y a eu de graves abus dans la région avec l’Espagne) ; je ne parle pas là de la fraude des gangs camorristes (affaire du faux beurre industriel déshydraté qui a envahi les préparations industrielles en Europe, mais silence, l’omerta veille) ;
    - la France "1er consommateur de pesticides en tonnage" est repris sans réflexion : quelle est sa place en surface agricole utile ? et sa place en dose moyenne g/ha ? et en g de produit dangereux/ha traité ? et en µg de produit dangereux/kg de récolte ramassée ? etc
    - à 0’ 34 : image d’un épandeur de lisier (de cochon sur prairie semble-t-il) avec un commentaire sur les épandages de pesticides : énormité telle qu’on pourrait croire à une manip : ce qui est noir est sale, le liquide rejeté est noir, on vous parle de pesticides donc les pesticides sont sales et les paysans de .. sacrés cochons ! Non, le lisier enfoui ne sent pas ou peu (pas comme sur la photo) et les effluents organiques animaux sont toujours très utiles aux sols et cultures et très souvent mal gérés en France (voyez les algues vertes des estuaires bretons, mais silence, l’omerta veille) ;
    - à 0’ 40 : la productrice de pommes parle de ses pratiques ("très peu", "protéger l’environnement et la santé", …) ; savoir qu’en agriculture conventionnelle (légale, autorisée donc), il se pratique en vallée de Garonne environ 40 traitements/an ; en agriculture dite "intégrée" (prévention, protection des auxiliaires, uniquement des produits issus d’une "liste positive"…), on est à 14-15 traitements/an ; pour mémoire 96% de l’agriculture suisse est "intégrée" (et non pas "bio"), concept barré partout en France ;
    - la part d’usage des agriculteurs peut beaucoup diminuer (agriculture intégrée, donc rotations, non labour, etc) ; restera les impacts sur les milieux (sols, air, eau, biodiversité, énergie), pour cela tous les points noirs devraient être traités : l’agriculture a largement commencé (formation, fonds de cuve, emballages vides, bandes enherbées) ; les collectivités doivent s’y mettre (désherbage des cimetières, trottoirs, espaces verts, fossés, …) ; les entreprises (RFR pour la SNCF, sociétés d’autoroutes, …) ; les particuliers continuent de faire à peu près n’importe quoi, et sans masque ! or il s’agit bien de biocides (= faits pour tuer) ;
    - à 1’ 40 : la Garonne est "plus polluée après Toulouse qu’avant" : mais en quels pesticides ? l’AMPA, dérivé du glyphosate retrouvé partout dans les eaux parce que les labos peinent à le distinguer des autres phosphonates issus eux, des … produits lessiviels (qui ne sont plus "aux phosphates" grâce aux écologistes mais, écrit en tout petit, "aux phosphonates" !) complaisamment rejetés par les stations d’épuration chargées de "traiter" "nos" déchets, c’est-à-dire balancer tout le phosphore dans les rivières, celui des déjections humaines plus celui des lessives ! Merci les zélus (responsables mais pas coupables, vous vous souvenez ? , mais silence, l’omerta veille). Or la 1ère cause de l’eutrophisation des eaux de surface est la pollution par les phosphates (et pas les nitrates : autre confusion entretenue ; experts et INRA sont clairs). Et on met du P dans les lessives comme anticalcaire (Wikipédia : " Depuis le 1er juillet 2007, les phosphates sont interdits dans les lessives en France" ; oui, et donc les polyphosphates … mais pas les phosphonates. Compliqué.
    - à 1’ 56 : "lacs eutrophisés" ; il est faux de dire que les pesticides sont la cause de l’eutrophisation des eaux (lacs ici) : c’est le phosphore : cherchez d’où il vient … ;
    - dommage, car la présentation des techniques alternatives en jardin est intéressante ;
    - évoquer l’ "utilisation raisonnée des produits phytosanitaires" est, à mon avis et après des années de conseils, un leurre : il faut un nouveau cadre d’homologation, l’emploi d’une liste positive de produits selon les méthodes de l’AI, sauf problème grave, rare et inopiné (ex infestation de papillons Cirphis).
    - à la fin, on rit et on en mange (puisqu’il "y en aurait") : aucune raison donc d’avoir peur. Et on peut titrer qu’ils sont "nécessaires", mais comme pour le sel, il n’en faut "pas plus que nécessaire".
    Dommage de ne pas évoquer
    les effets des produits chimiques non biocides mais présents partout qui n’ont pas d’AMM (d’où le programme européen REACH),
    la pauvreté des informations du grand public, balloté entre le discours des experts et celui des militants,
    l’alternative agricole de l’agriculture intégrée qui, à la différence de l’AB, serait capable de nous nourrir,
    l’abandon de la lutte par le boycott en Fr (cf les oranges d’Afrique du sud autrefois) : Coluche disait : "il suffirait que les gens n’achètent plus pour que ça ne se vende pas". En tout cas pour qu’on en parle.

    Kokopelli

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