Bernard Friot - L’enjeu des retraites

jeudi 7 octobre 2010 , par Co dans VIDEOS DE TV BRUITS


Vendredi 1er octobre 2010 la CNT Toulouse invitait Bernard Friot, économiste et sociologue auteur du livre "L’enjeu des retraites"

Voir aussi la conférence gesticulée de B.FRIOT lors de la Toulouse Hacker Space Factory 2017

et
l’entretien a propos de la reforme des retraites Macron en decembre 2019

durée 1h12
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Bernard Friot - L’enjeu des retraites
Bernard Friot - L’enjeu des retraites

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Alors que le projet Sarkozy-Woerth sur les retraites vient d’être voté à l’assemblée nationale, plus que jamais nous devons aujourd’hui faire reculer le gouvernement sur cette nouvelle régression sociale.

Pourtant on entend constamment les médias, les politiques, y compris de « gauche », et même certains syndicalistes reprendre comme des évidences les arguments qui soutiennent la « nécessité » d’une « réforme » afin de « sauver les retraites ». Il y aurait un « choc démographique », il serait impossible d’augmenter les cotisations puisque le nombre d’actifs est moindre, il serait « juste » de calculer les retraites sur les annuités de cotisation, etc...

Comment aujourd’hui développer un mouvement fort sans être capable de proposer une alternative au système en vigueur, ni de contredire ce qui s’impose comme « évident » et ne l’est finalement pas...

Bernard Friot répond dans son livre « L’enjeu des retraites » à ces questions et propose une autre manière de voir : et si le problème démographique était une illusion ? Et si les pensions de retraite n’étaient plus un revenu différé mais un salaire continué lié à la qualification ? Et si les retraités n’étaient plus des « inactifs », mais des personnes différemment actives, enfin libres de travailler comme elles le veulent à l’écart du marché du travail ?

« L’enjeu des retraites » est donc évidemment de conserver le modèle par répartition, mais surtout d’aller plus loin : mettre en débat la question du salaire pour tous, de la qualification, repenser le rapport au travail que nous voulons promouvoir.

Des questions basiques sans lesquels on ne peut envisager une société égalitaire et juste.

Bernard Friot est économiste, sociologue et professeur émérite à l’Université Paris-Ouest Nanterre. Il est membre de l’Institut européen du salariat (IES), réseau de chercheurs travaillant sur le salaire comme outil d’émancipation.

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13 commentaires

  • Bernard Friot - L’enjeu des retraites

    par cudjoe 7 octobre 2010 17:28

    Ah tiens, je l’avais entendu chez Mermet début Septembre. Si j’avais su qu’il venait à Toulouse...

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    • Collage, diffs de tracts, annonces mails... tu vis dans une cave ? :-)

      http://www.cnt-f.org/cnt31/spip.php?article924

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      • l’émancipation par le salariat ???

        je croyais que la CNT était pour l’abolition du salariat ???

        Sinon c’est le retour du revenu garanti des Négristes ... dont on sait comment ils ont évolué ... rien de nouveau sous le soleil ...

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        • je ne comprends pas ton raisonnement :

          1) ce que propose Friot c’est le partage de la richesse produite par un système de redistribution à la personne et non lié à l’emploi. Il appelle ça un salaire parce qu’il essaie de partir de ce qui existe, la prolongation du salaire sans aliénation à un employeur qui te paye (en gardant la majeure partie de ce que tu produits pour le refiler aux actionnaires) et qui est la pension. Il s’agit de l’étendre à la durée de vie entière. On réclame l’abolition du salariat parce que cela consiste à se vendre à un employeur, ce n’est pas d’un salaire de ce type qu’il s’agit ici.

          2) c’est pour ça qu’il parle de salaire à vie et non de revenu universel. Le revenu universel c’est un minimum qui permet à l’employeur de te payer moins. Là l’employeur ne te paye plus du tout, c’est la caisse de répartition, et il n’y a plus d’employeur. Par ailleurs l’argument sur ce que sont devenus les négristes ne dispense pas d’examiner le contenu de leurs propositions (et il est plus utile de savoir qui ils sont au sens sociologique du terme pour cerner les limites de leurs propositions, à critiquer et à dépasser...)

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          • Cool, je vais être payé sans bosser alors ? Non mais soyons sérieux...

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            • Bernard Friot - L’enjeu des retraites

              par Momone 9 novembre 2010 15:05

              Sérieux comme un rentier !?

              J’espère que cela ne te choque pas trop qu’un rentier gagne de l’argent sans rien produire, sans "bosser".

              En effet, ce rentier ne fait que profiter de la répartition des richesses produites instaurée en exerçant son "droit" de propriété lucrative.
              Et lui, il le fait trés "sérieusement" !

              A+ dans le bus !

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            • Bernard Friot - L’enjeu des retraites

              par aerokorbak 21 novembre 2010 11:13

              Non, toi jamais ! tu portes le besoin d’être esclave au plus profond de toi.
              Bosses bien cette semaine, tu pourras aller voir un porno samedi au cinema.
              Si tu n’étais pas un féneant, tu travaillerais gratos pour ton boss, lui qui a tout fait pour toi, il te fait vivre je te signale, sans lui tu n’es rien....

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            • Ahaahha le mec qui a rien capté... C’est une blague, on ne peut pas être passé à côté du message à ce point là !!!!

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          • Un beau bordel en perspective, la société anarchiste où chacun est suffisamment matûre pour produire au maximum de ses capacités (encore faut-il définir ce maximum qui est avant tout suggestif) tout en ne consommant que ce qui lui est socialement et justement nécessaire (là encore, chacun a son idée sur la question) !
            Ou chacun use de sa liberté en respectabnt absolument celle des autres !
            Bref une utopie reposant sur l’idée que l’Homme est foncièrement bon, quitte à le redresser s’il s’égare , dans des structures de "rééducation", ...par le travail par ex.!.
            Soljenitsyne nous a admirablement décrit le processus dans "l’archipel du Goulag"
            Si c’est ça votre société idéale, camarades, je préfère encore l’enfer actuel !

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            • Bernard Friot - L’enjeu des retraites

              par Fawn 25 octobre 2010 19:55

              l’objectif (atteint a mon sens ) de B.Friot est de proposer un autre angle de vue a une population -dont je fais partie- qui est completement enterree vivante sous des cliches , prejuges du "comment ca fonctionne "en vrai", et noyee par les abus de langage -des politiques essentiellement- qui soit ne savent plus de quoi ils parlent depuis belle lurette.. soit helas ne le savent que trop bien et c est aussi grave dans les deux cas.

              le zoom arriere propose remet les choses a leurs place et ca fait du bien .. maintenant que je sais qu il y a au moins UNE alternative globale qui tient la route pour se debarrasser des marches financiers et de l emploi , bref du capitalisme .. je revis...

              tout prends sens , s inscrit dans l histoire avec ses sautes d humour .. comme la retraire cree a l initiative du patronnat qui pourrait bien l assassiner aujourd hui , ou le parti socialiste qui aura eut au moins un immense interet dans son action : nous prouver par A+B qu il est impossible de moderer le capitalisme .

              ce que je ressents depuis DES annees sans pouvoir le comprendre , l expliquer ni m empecher de tourner en rond sans solution.... viens enfin de prendre forme dans un dialogue non utopiste..

              et donc jeudi dernier je me suis rendu compte que j etais revolutionnaire ..!

              en tout cas , dorenavant je suis FRIOTiste !

              pour ce qui est de la soit disant anarchie qui serait assimilee a ce type de fonctionnement ... je n y crois pas une seconde.
              tout notre "probleme " ne provient que des conventions actuelles , capitalistes bien entendu :

              a savoir les producteurs de marchandises "travaillent " les autres non.

              changer de mentalite sera evidemment le plus dur mais :

              je reste persuade que de nos jours meme pas 20% de la population active suffisent largement a couvrir nos besoins "de base" au sens strict du terme : la nourriture , l eau , telecommunications, transports -meme en commun-, et logement (macons etc..)

              TOUT le reste n est que "bonus" -gros bonus parfois s il en est : education , soins - puis d autres importants mais qui tendent de plus en plus vers du luxe : restaurants , loisirs...- jusqu aux inutiles :nous bourrer la boite aux lettres de papier pour nous faire acheter des meubles etc..-

              tout ca pour en arriver a :
              il me parait evident si je suis le raisonnement de bernard Friot que :
              si tout le monde accede au salaire a 18 ans via une qualification personnelle et irrevocable ,
              TOUTES les activites entreront immediatement donc dans le PIB du pays puisque toutes seront considerees comme ayant valeur , meme faire pousser ses tomates dans son jardin , ou gratter sur sa guittare devant 15 personnes..
              vu que l emmission de monnaie ne sera plus sous le joug des investisseurs /actionnaires....
              cela ne posera plus AUCUN probleme vu que la convention aura evolue

              en passant de la convention : n a de valeur que ce qui produit une marchandise par l emploi à une convention toute activite a de la valeur associee :

              dans l absolu cela "peut" poser probleme si on est plus assez a produire de la nourriture .. logements .. etc et que TOUT le monde gratte sur sa guittare.. j y crois pas et un organisme regulateur peut tres aisement empecher ce pb (ex systeme de primes pour travaux consideres d utilite publique -c est un exemple)

              le potentiel des gens serait completement revele si ils travaillent dans la branche qui leur correspond le plus , -> gain de production NON predateur tres ameliore couple a une joie au travail -double effet KK-

              INUTILITE de produire tout et n importe quoi n importe comment en masse , vu que quand on a deja une cuisine a moins qu on ait 4 commercaiux sur le dos + noyes sous la pub -ca produit pas PLUS qu un mec qui gratte sur une guittare ca chui desole- et ben on en achete pas une autre en bois de cagette fabriquee par des exploites..

              bref.. ce systeme ne "nuit" qu aux vrais feneants , ceux qui se gavent sur le dos des autres sans jamais devisser un boulon , empiler des cartons avec une cadence de dingue ....et qui contrairement a ceux qui grattent leur guitarre nous IMPOSENT une convention sur la nature du travail validee uniquement dans l emploi et dans la marchandise qui leur permet de gagner 400 fois le salaire d un de leur voisin et encore je suis "gentil"..

              QUAND arreterons nous de regarder un sans abris comme si c etait "normal" (mais ouf c est pas moi) , QUAND arreterons nous de regarder un type gagner 10M euros par mois (avec le secret espoir d etre a sa place -mais de jamais y etre et pour cause) en trouvant ca ...bah oui c est normal.. enfin je crois.. enfin c est comme ca quoi..

              je ne parle meme pas des problemes d ecologie qui seront AU MOINS resolu de moitie d eux memes quand je ne recevrai plus 1 arbre en equivalent papier dans ma boite aux lettre tous les jours , et j en passe...

              ou est le probleme , desole je ne vois pas ??!

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              • Bernard Friot - L’enjeu des retraites

                par vagabonde 11 novembre 2010 14:51

                Excellente réponse, merci. L’àquoibonisme patenté est plus désespérant que les agressions du capitalisme lui-même. Ouvrir ses yeux et ses oreilles à certains travaux originaux, sérieux et subversifs pour concevoir et porter les possibles, ce n’est pas nécessaire, c’est essentiel.
                L’anarchie, c’est le contraire du chaos. C’est une révolution que l’on fait dans sa tête et qui conduit son artisan, en effet, à oeuvrer de son mieux, à respecter la liberté de l’Autre, et l’éclat de toute vie, en général. L’anarchie, ce n’est pas vivre sans règles, c’est avoir l’audace et le courage de vivre sans maître.

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                • Bernard Friot - L’enjeu des retraites

                  par inconnu 27 février 2011 21:54

                  C’est un courage que peu ont. Il est plus confortable d’être dirigé, gouverné, d’obéir sans se poser de questions, de déléguer aux puissants le pouvoir de contrôle sur sa vie, de se fondre dans le moule quel qu’en soit le prix. Il y aura toujours des individus assez lâches pour justifier l’ordre établi, pour être au côtés des maîtres même s’ils n’en font pas partie. Certaines personnes appellent cela le syndrome du larbin.

                  http://www.legrandsoir.info/Le-syndrome-du-larbin.html

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  • Au sujet de la répartition du PIB, il est proposé que les entreprises devraient verser une "cotisation salaire" au lieu de payer les salaires directement, afin que les salaires ne dépendent pas du gain de l’entreprise. Mais ce système (alimenté par le PIB) pourrait provoquer l’apparition d’entreprises parasites (ou une parasitisation des entreprises existantes) et donc faire diminuer (voire disparaître) le PIB à redistribuer.

    J’explique le terme "entreprise parasite" : une entreprise pourrait embaucher bien plus d’employés que nécessaire à son bon fonctionnement, et il faudrait donner un nombre immense de salaires corrects à des employés peu utiles ("ça existe déjà", me direz-vous en plaisantant, "c’est l’administration !"). Si des entreprises qui embauchent par pure charité un grand nombre d’employés inutiles se multiplient, le PIB sera très faible et le nombre de salaires à verser sera immense. Il y aura impossibilité de payer ces salaires.

    On peut aussi imaginer un autre type d’entreprise parasite que l’entreprise charitable, c’est l’entreprise qui fabrique un objet inutile/très peu demandé (ou alors plus généralement qui fabrique un objet en trop grande quantité par rapport aux ventes). Par exemple une entreprise d’accordéons pour chiens. L’entreprise n’en vend que trois par an, mais en produit des milliards par mois car c’est une entreprise de 1000 salariés. Ce qu’elle vend (trois accordéons) lui rapporte de l’argent, dont elle donne un pourcentage à l’État comme cotisation salaire. Certaines entreprises rapportent moins que d’autre, c’est un fait, l’État doit quand même payer des salaires décents aux 1000 salariés ! Il peut, dans ce cas, y avoir épuisement des matières premières (de nos jours les métaux commencent à manquer par exemple) et de la pollution en grande quantité.
    Et dans les pays pauvres voisins, tout le monde va venir immigrer dans ce pays merveilleux qui donne du travail à foison avec des salaires décents par le biais d’entreprises fictives non rentables en terme de rapport ventes/salaires. Le PIB va chuter et il sera impossible de payer tout le monde.

    Le système proposé à la base est très honorable, mais au nom du "les salaires ne doivent pas dépendre du gain de l’entreprise" de nombreuses entreprises parasites (payées par l’argent gagné par les "vraies" entreprises) risquent d’apparaître en masse (plus attractives car le travail est divisé par le nombre d’employés), jusqu’à couler la caisse nationale des salaires. On peut aussi imaginer que les employés de la "vraie" entreprise vont partir pour une entreprise parasite afin de travailler moins en gagnant autant.
    C’est un problème qu’on rencontre souvent dans les systèmes communoïdes de répartition équitable des biens (salaires non proportionnels aux gains) : ça favorise l’apparition de personnes ou d’entreprises "fainéantes" qui gagnent autant que les productifs, tirant ces mêmes productifs vers le bas (par jalousie), jusqu’à ce qu’il n’y ait plus assez de richesse produite pour faire vivre tout le monde. Il faudra donc s’assurer qu’un tel phénomène ne survienne pas lors de la redistribution salariale par l’État...

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